SDS VD D 1 12-1
Les sources du droit suisse, XIXe partie : Les sources du droit du canton de Vaud, D. Répression de la sorcellerie en Pays de Vaud (XVe–XVIIe siècles), Tome 1 : le registre Ac 29 des ACV, von Pau Castell Granados, Gwendolin Ortega und Martine Ostorero
Zitation: SDS VD D 1 12-1
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Procès de sorcellerie intenté contre Jaquette de Clause, de Vufflens-la-Ville
1469 Dezember 10 – 1470 Januar 18. [Château d’Ouchy]
Stückbeschreibung
- Signatur: ACV, Ac 29, p. 196–200/207
- Originaldatierung: 1469 Dezember 10 – 1470 Januar 18
- Beschreibstoff: Papier
- Sprache: Latein
-
Édition
- Utz Tremp 2007, p. 226–235
Littérature
- Kieckhefer 1976, p. 136
- Utz Tremp 2007, p. 237–255
- Maier 1996, p. 27, 407
Kommentar
Ce procès inachevé témoigne de tensions entre la ville de Lausanne d’une part, et l’inquisition et l’évêque d’autre part. L’inculpée est originaire de Vufflens-la-Ville, qui n’est pas une terre épiscopale ; or l’évêque (en l’occurrence son administrateur Barthélemy Chuet) la fait incarcérer dans son château épiscopal d’Ouchy et tente ainsi « d’étendre son bras vers un village dont la juridiction ne lui appartient pas » (Utz Tremp 2007, p. 247).
Les actes du procès intenté contre Jaquette de Clause occupent les pages 196 à 207 du registre Ac 29 ; les pages 197 et 201 à 206 ont été laissées en blanc. Les actes sont incomplets, car l’affaire a probablement été interrompue en cours de procédure. Seuls nous sont parvenus les quatre premiers interrogatoires, ainsi qu’une cinquième séance au cours de laquelle est notamment prononcée la sentence interlocutoire condamnant l’accusée à subir la torture. Les actes sont rédigés d’une main anonyme. Au dos du cahier (p. 207), on trouve les annotations « Extra Lausannam » (d’une autre main anonyme, plus cursive) et « Nichil facit ad factum ».
Editionstext
10 décembre 1469
11 décembre 1469
12 décembre 1469
13 décembre 1469
18 janvier 1470
f–ExtraIn der Vorlage: Ex LausannamIn der Vorlage: LausOrt: Hinzufügung auf dem Umschlag oben von anderer Hand–f
g–Nichil facit ad factum.Hinzufügung auf dem Umschlag in der Mitte von Anlagehand (A)–g
Anmerkungen
- Hinzufügung am linken Rand von Hand des 20. Jh.: 1469Datum: 1469.↩
- Korrigiert aus: maiore.↩
- Korrektur auf Zeilenhöhe, ersetzt: professoris.↩
- Streichung durch einfache Durchstreichung: administratorem.↩
- Unsichere Lesung.↩
- Hinzufügung auf dem Umschlag oben von anderer Hand.↩
- Hinzufügung auf dem Umschlag in der Mitte von Anlagehand (A).↩
- Jean CroserensPerson: assiste aux séances des 19, 20 et 21 avril 1458Datum: April 1458 du procès contre Pierre dou ChanozPerson: (SDS VD D 1 7-1 : ACV, Ac 29, p. 81, 84, 86, voir aussi Modestin 1999a, p. 334).↩
- Pierre MayorPerson: assiste au premier et au deuxième interrogatoire de Guillaume GirodPerson: en octobre 1461Datum: Oktober 1461 et quelques jours plus tard, à deux ou trois interrogatoires de Jeannette AnyoPerson: (SDS VD D 1 10-1 : ACV, Ac 29, p. 123, 130, 136, 146, voir aussi Modestin 1999a, p. 328). À identifier probablement avec le donzel Pierre MayorisPerson: de Vufflens-la-VilleOrt: qui prête serment en tant que sautier en 1464Datum: 1464 (SDS VD B I, p. 250–251, n. 252). ↩
- Amédée MayorPerson: , probablement parent (cousin ou neveu ?) de Pierre MayorPerson: .↩
- Il s’agit probablement du curé de Vufflens-la-VilleOrt: , Jean PordolietPerson: .↩
- C’est-à-dire qu’il l’a dénoncée voire même peut-être arrêtée pour hérésie.↩
- C’est Geoffroy des ArchesPerson: qui présida le plus souvent les réunions du chapitre dans la seconde moitié du XVe siècle, le prévôt et le trésorier étant généralement absents (Reymond 1912, p. 258).↩
- Jean LucratorPerson: assiste le 7 octobre 1461Datum: 7.10.1461 à l’ouverture du procès contre Guillaume GirodPerson: (SDS VD D 1 9-1 : ACV, Ac 29, p. 136.).↩
- Barthélemy ChuetPerson: , administrateur de l’évêché de LausanneOrganisation: de 1469–1472Datum: 1.1.1469 – 31.12.1472 (HS, I/4, p. 143). C’est lui qui interroge JaquettePerson: lors de la vacance épiscopale.↩
- Claude de PontPerson: est un notaire lausannois aux services de l’inquisition (1449Datum: 1449 et 1470Datum: 1470) et de la ville de LausanneOrt: (à partir de 1464Datum: 1464).↩
- Il est peut-être parent de l’inquisiteur Victor MassenetPerson: .↩
- Les actes sont incomplets, car l’affaire a probablement été interrompue en cours de procédure.↩
- Peut-être parent d’AntoinePerson: et de Mermet de ClausePerson: , beaux-fils de Jaquette de ClausePerson: .↩
- Le procureur de la foi n’est pas nommé.↩
Regest
Jaquette de Clause de Vufflens-la-Ville comparait le 10 décembre 1469 devant le vice-inquisiteur Thomas Gogat, représentant Victor Massenet, pour être interrogée. Comme le châtelain d’Ouchy Pierre Mayor figure parmi les témoins, on peut peut-être en déduire que Jaquette est détenue dans le château épiscopal d’Ouchy. Au cours de ce premier interrogatoire, Jaquette est confrontée à ses deux beaux-fils Antoine et Mermet de Clause, déjà convaincus d’hérésie, qui prétendent avoir vu leur marâtre à des sectes d’hérétiques. Malgré quatre monitions accordées entre le 11 et le 13 décembre, l’accusée n’avoue toujours rien et la sentence interlocutoire doit être prononcée le 14 décembre 1469. Mais ce jour-là, il n’y a eu ni sentence interlocutoire ni torture. Le procès-verbal suivant ne date que du 18 janvier 1470. Jaquette est d’abord interrogée par le vice-inquisiteur Thomas Gogat, puis le procureur de la foi – dont le nom n’est pas donné – requiert la torture. Elle ne passe toutefois pas aux aveux, mais demande à être relâchée jusqu’au lendemain, disant vouloir tout avouer à ce moment-là. Il n’y a pourtant pas d’autres auditions : le reste du cahier, les pages 201–206 du registre Ac 29, sont restés vierges.