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SSRQ FR I/2/8 83.1-1

Sammlung Schweizerischer Rechtsquellen, IX. Abteilung: Die Rechtsquellen des Kantons Freiburg, Erster Teil: Stadtrechte, Zweite Reihe: Das Recht der Stadt Freiburg, Band 8: Freiburger Hexenprozesse 15.–18. Jahrhundert, par Rita Binz-Wohlhauser et Lionel Dorthe

Citation : SSRQ FR I/2/8 83.1-1

Licence : CC BY-NC-SA

Marie Pillet-Clerc – Interrogatoire

1629 mars 3.

  • Cote : AEF, Thurnrodel 12, p. 339–343
  • Date : 1629 mars 3
  • Support d’écriture : Papier
  • Langues : français, allemand

Texte édité

KellerLieu :
3 martiiChangement de langue : latin 1629Date : 03.03.1629, judjudexChangement de langue : latin herr großgroßweibel1

HAbréviation burgermeisterTerme : WeckPersonne : , hAbréviation FeldtnerPersonne :

BawmanPersonne : , LariPersonne :

Hanß JJacobLecture incertainea BawmanPersonne :

WWeibel

Marie ClercPersonne : de RiaLieu : , relicteTerme : de feu Françoys PilletPersonne : , enquise
de la cause de son emprisonnement, a dict ne le sçavoir ; que
ceux qui l’ont accusé luy font tort, provenant telle accusation de jalousie, envie et malveillance, n’ayant elle onques
mesfaict ny ehu aucune mauvaise vollonté ; s’estant mise,
il y a desja quinze ansPériode : 15 années, de la Confrerie du RosaireOrganisation : , sur la
proposition de messeigneurs de l’honnorable justice ; qu’on
disoit qu’elle estoit mauvaise voisine, dict avoir battu sa fille
assez griefvement pour cause qu’elle parloit des parolles
mal a propos, demandoit et voulloit avoir a manger par force,
estant la mere depourveue de toutte viande, n’en ayant
veu ny ehu depuis le midyHeure : 12:00 du jour precedent aucune
miette.
Interroguee si elle n’avoit donné sadite fille au diableTerme : ,
a respondu que non, ains que heurlant et pleurant
sadicte fille pour le frappement susdit, toutte la nuict,
et estant tombee de sa couche, a son cris que la mere
la devoit aller lever, elle l’alla lever et despiteuse,
[p. 340]Saut de pagefaschee et courroucee des maux qu’il luy convenoit souffrir avec
sadite fille, dict : « DiableTerme : , emporte la mort qu’elle ne te
vient recueillir tant de maux tu me fais ! »
Qu’il y a
desja douze ansPériode : 12 années que sadite fille est affligee du haut malTerme : . Enquise quel aage ladite fille avoit, a dict vingt deux ansÂge : 22 ans ,
estant saisie du mal touttes les nuictz, troys ou quatre foys
et plusieurs foys en dormant. Interroguee suivant
l’examen que c’estoit qui voulloit emporter ladite fille,
a respondu que ladite fille, a son dire, avoit veu de nuict une
femme longue, revestue de blanc, ressemblante a la
soeur de Domp AnthoinePersonne : , laquelle voulloit prendre
la prenommee fille, sur quoy la fille crioit : « Mere, tenez
me ! »
Aprés ceste interrogation et response, la prisonniere
dict semblables parolles : « Il faut bien dire qu’on nous
espie et guette de prez, croyez que nous avons des gens
qui nous veullent du bien ! »
Allors messeigneurs de l’honnorable justice luy ont demandé quelles gens elle pensoit,
a quoy elle a respondu que troys hommes, assavoir Jean
Morel
Personne :
, son frere et garçon les avoient escoutez. Enquise
si d’autres foys elle n’avoit ainsy rudement traittee de
coupz sadite fille, a respondu que non et que son courroux
allors pour l’enragement de la fille, l’avoit incité
a tel frappement.
Interroguee combien elle avoit demeuré
[p. 341]Saut de pagea Estavayé le GiblouxLieu : , a dict 47 ansPériode : 47 années, ayant encor deux
filz en vie, l’un audit village, l’autre a BergamoLieu : , suivant
le train de la guerre.
Interroguee si elle n’avoit faict a tarir
le laictTerme : aux vachesTerme : , a dict que non. Sur la remonstrance
de messeigneurs de dire la verité, qu’on la soubçonnoit de
tel faict, l’a derechef nié et dict que telle charge provenoit de ce que Jean MorelPersonne : , ayant congedié son armaillerTerme : ,
en a loué un autre, qui ne sçait le train de gouverner le
bestail, et pour ne donner aux vachesTerme : leur accoustumé
fourrage, elles ne donnent point de laictTerme : .
Enquise
si elle ne sçavoit et usoit point de prieres pour remettre les gens a santé, a dict qu’il y a desja quinze
ans
Période : 15 années
qu’elle s’en estoit deportee, luy en ayant esté faicte
deffence par son curé domp JaquesPersonne : . Interroguee
de quelle priere elle usoit et qui la luy avoit apprins,
a respondu la mere du mestralTerme : Jaques ModeyPersonne : de RiazLieu : ,
qu’elle n’en avoit usé qu’a l’endroict des petitz enfantz, disant
en leur suslevant doucement la teste : « Aussy tost soy
levé la cervellette, come celle de saincte CatherinePersonne : , saincte MargaritePersonne : et saincte AgatePersonne :  !
Changement de police
 »
2,
n’y adjoustant aucun autre mystere.
Interroguee si elle
n’avoit dictCorrection par-dessus, remplace : debatb, son filz JaquesPersonne : estant en estrifTerme : et debat
l’un contre l’autre, qu’elle donnoit sa part qu’elle
[p. 342]Saut de pageavoit en luy au diableTerme : , et si elle ne luy avoit dict : « Je
diray bien quelque chose ! »
, a respondu qu’estant despiteuse
contre son prenommé filz et voyant que ledit filz la voulloit
battre, luy dict : « Si tu me batz, je le diray a messeigneurs ! »
Quand a l’autre maudisonTerme : , elCorrection par-dessus, remplace : ncle ne s’en sçait souvenir ; vray
estre qu’en la presence de son compere Marmet FryoPersonne : , elle,
constituee en courroux contre sondit filz, dict semblables
parolles : « Il ne s’en faudroit gueres que je te donnerois
ou la part que j’ay en toy au diableTerme :  ! »
 ; lors ledit MarmetPersonne :
dict qu’il ne failloit pas.
Interroguee pour quelle
raison elle estoit aintz courroucee contre sondit filz, a respondu que son filz luy avoit emblé quelques chosettes,
dont il ne voulloit faire restitution. Enquise si elle n’avoit
dict quand on saisit sa feue belle fille, prisonniere, qu’il avoit
de plus grandes sorcieresTerme : qu’elle, a dict que non. Ains d–avoir dictAjout au-dessus de la ligne avec un signe d’insertion–d qu’on
luy faisoit tort, n’ayant apperceu onques aucune mauvaise
chose de sadite belle fille.
Interroguee si elle ne sçavoit quelques charmesTerme : pour guerir le bestail, a respondu que
non, que si elle en auroit sceu, elle auroit bien garanty le sien,
duquel elle en a perdu a la valleur de 600 Unité monétaire : 600 livres .
Enquise
d’ou elle sçavoit que un petit masle appartenant a Jacob
de BossensLieu :
Personne :
estoit pery et si elle ne luy avoit donné le
mal, a respondu qu’elle ne luy avoit donné le mal. Ains
que le boeufTerme : de la cure l’avoit heurté et frappé de
[p. 343]Saut de pageses cornes longtempz, ainsy qu’elle avoit dict a la femme
dudit de BossensLieu : , qui luy avoit faict le plaintif qu’elle
avoit perdu leur petit masle.
Interroguee si elle n’avoit
proferé telles parolles : « Nous avons ehu de l’honte, mais
je crains que n’en ayons davantage ! »
, a respondu qu’ouy, mais
que c’estoit a cause que sa fille estoit subjecte au haut malTerme : ,
craignant qu’elle ne s’enfuist et fist quelque fau bonTerme : . Enquise si elle n’avoit jetté le sort sur AntheynePersonne : , fille d’Anthoine
de BossensLieu :
Personne :
, qui a esté longuement mallade, a dict que non.
Ains que ladite AntheynePersonne : estoit tombee en malladie de
regret que son frere soy voulloit marrier a une fille
contre le gré de ladite AntheynePersonne : , et que sçachant ladite
AntheynePersonne : que son frere ne voulloit espouser ladite fille,
elle revient a convallessence.
Interroguee si elle
n’alloit desrobbantTerme : les raves des ravieres de
ses voisins, a dict que non ; vray estre que sa fille en a prins
troys dans la raviere de Claude MorelPersonne : . Prie
d’avoir pitié d’elle et de sa fille et de leur voulloir
eslargir.3

Annotations

  1. Lecture incertaine.
  2. Correction par-dessus, remplace : debat.
  3. Correction par-dessus, remplace : n.
  4. Ajout au-dessus de la ligne avec un signe d’insertion.
  1. Gemeint ist Franz Karl GottrauPersonne : .
  2. Paul Aebischer mentionne cette prière. Aebischer 1932, p. 42.
  3. Der nächste Abschnitt betrifft das Verhör von Clauda PilletPersonne : . Vgl. SSRQ FR I/2/8 83.2-1.